Tisser à la maison
Tout à commencé dans notre "école-maison", où les leçons d'Histoire représentent toujours une nouvelle occasion pour organiser des ateliers manuels, dans l'idée de tenter de reproduire les gestes et les pratiques du passé.
Que ce soit avec les égyptiens de l'Antiquité, les gaulois, les vikings ou les peuples du Moyen-Age, nous nous sommes rendu compte qu'ils tissaient tous presque de la même manière, avec des résultats plus ou moins perfectionnés... je me suis donc attelée à fabriquer un petit métier à tisser afin que les garçons puissent essayer de fabriquer leur propre pièce de tissus, comme nos très lointains ancêtres!
Au début, j'ai juste pris un cadre photo en bois, j'y ai cloué deux séries de clous sur deux cotés opposés, les espaçant d'un centimètre les uns des autres. Du fil blanc pour la base et des brins de laines fin ainsi que du fil à broder... et le tour était joué!
L'activité s'est révélée très simple et très accessible pour tous, la patience étant surement la plus grande difficulté pour un travail achevé. Coquine, j'ai donc eu envie d'éprouver un peu notre patience afin d'aller encore plus loin et obtenir des pièces plus grandes. Pour ceci j'ai reproduit le principe sur un simple tréteau de bois, avec une plus grosse poignée de clous, espacés d'un centimètre à nouveau.
Si l'idée vous séduit, je vous propose ici un petit article détaillé sur cet atelier. Je suis persuadée qu'il y a d'autres manières de faire, certainement plus "professionnelles" et précises, mais je vous raconte ici comment nous nous sommes appropriés ce projet et ces gestes...
Pour un plaisir maximum je vous conseille d'acheter ou de récupérer un tréteau en bois (le notre à couté 3 euros dans une quincaillerie) pour obtenir des pièces assez grandes pour en faire quelque chose d'intéressant plus tard, mais aussi pour réaliser un métier à tisser portable, utilisable au sol, sur une table, dans la maison ou même à l'extérieur (et qui se range facilement le long d'un mur quand il est plié).
Après avoir fixé vos clous à un centimètre d'intervalle face à face en haut en bas du tréteau, il faut ensuite poser une grande baguette en bois bien droite, sous les clous du haut afin d'aligner votre travail plus tard à l'aide du peigne.
Pour le matériel, il vous faudra une navette en bois et un peigne, ainsi qu'une paire de ciseaux. La navette s'achète en mercerie et pour le peigne, j'ai trouvé le notre au rayon coiffure car c'est un gros peigne pour cheveux bouclés qui convient parfaitement!
Pour commencer, prenez une pelote de fil solide (nous avons choisi de la laine blanche) et fixez le bout au premier clou en haut à gauche, en le nouant sur le clou.
Descendez ensuite sur le premier clou en bas à gauche, passez dessous et remonter sur le deuxième clou en haut à gauche en maintenant la tension du fil, passez au dessus et redescendez sous le deuxième clou en bas à gauche... ainsi de suite jusqu'au dernier cou en bas à gauche. Nouez-y le fil et coupez-le.
Vous avez réalisé votre base de tissage.
Après avoir sélectionné vos fils et vos couleurs, vous allez pouvoir commencer à tisser : pour ceci il va falloir passer le fil de la pelote sur la navette, vous pouvez en enrouler des quantités différentes pour chaque couleur afin d'obtenir un effet irrégulier comme nous, c'est assez joli et cela évite de conter les rangs ! L'important est néanmoins de ne pas enrouler une trop grande quantité pour que la navette ne soit pas trop épaisse.
A présent, votre navette étant séparée de la pelote, vous pouvez la fixer au métier à tisser en nouant ce fil au premier fil de votre base, juste en dessous de la baguette en bois, en haut à gauche. Ensuite, il suffit de passer cette navette un coup au dessus, un coup au dessous des fils de base. Alternez ainsi jusqu'au bout du rang.
Une fois au bout, faites demi tour en inversant le processus : quand vous passiez dessus au rang précédent, vous passez maintenant dessous et inversement !
Entre chaque rang, il faut utiliser le peigne pour remonter votre fil, c'est surement l'étape la plus délicate car il faut maintenir une pression, un serrage homogène, afin que votre ouvrage reste bien horizontal.
Il est assez difficile d'obtenir un résultat parfaitement rectangulaire, mais lorsque la pièce finie est retirée du métier, elle s'égalise plus, si vous veiller à ne pas trop serrer les extrémités des rangs à droite et à gauche. Ne vous inquiétez pas, il apparait presque toujours un résultat "en sablier" en milieu de travail, mais cela s'égalise après si vous ne serrez pas trop.
Pour changer de couleur, c'est simple, quand vous êtes en fin de navette et qu'il ne reste pas suffisamment de fil pour faire un rang, prenez une autre pelote et enroulez du fil pour une nouvelle navette. Il vous suffit de poursuivre votre ouvrage de la même manière en nouant les deux couleurs ensemble.
Lorsque j'arrive en bas, je laisse une hauteur de fils de base similaire à celle du haut, qui est sur la baguette en bois (environs 5 à 10 cm) et je commence à séparer la pièce de tissus du métier à tisser : pour ceci je décroche les boucles accrochées aux clous, deux par deux, et je les nouent ensemble, sur toute la longueur.
Je peux ensuite décrocher la partie du haut et recommencer en nouant toutes les boucles.
On obtient de jolis morceaux colorés d'environ 30 cm sur 50 cm. Avec ceci il est possible de réaliser plusieurs choses assez sympathiques en couture.
Cela peut tout simplement servir de petits tapis de jeux pour ne pas avoir froid sur le carrelage (en cousant plusieurs morceaux comme un patchwork cela peut etre très joli).
On peut les coudre pour habiller les coussins de la banquette.
Avec le petit morceau du premier métier à tisser fait dans un cadre photo, nous avons réalisé un petit sac (dans un jean trop petit !)
Et puisque j'ai pris gout à ces petites séances de tissage qui m'apporte beaucoup de calme, ou même juste pour occuper mes mains quand je papote avec mon homme... je me couds des robes chaudes et douillettes pour l'hiver ! Pour ceci il me faut quatre morceaux mais je pense me créer un petit modèle d'été prochainement!
J'espère que ce petit "tuto" vous aura donné envie de bricoler votre propre métier à tisser et initier votre tribu aux gestes de nos lointains ancêtres, pour créer de jolis projets de vos mains !
... En attendant, je vous laisse là, car un rayon de soleil m'appelle à aller faire courir mes doigts sur les fils... là bas dehors !
Quelle chouette le tréteau ! Merci pour ce tuto !
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