Nous fêtons le solstice d'Hiver

 Aujourd'hui est une journée toute particulière : c'est le solstice d'Hiver ! Sur notre roue des saisons, cette fête se nomme Yule : une très ancienne fête païenne qui contenait déjà la plupart des éléments magiques que nous connaissons encore aujourd'hui pour les réunions de famille de fin d'année, à Noël et au jour de l'an. La bûche, le petit homme chapeauté de rouge, les lutins, les présents, les repas festifs, et l'enfant lumière, mais aussi le passage à la nouvelle année, à un nouveau cycle.

 

 

Cette tradition de célébrer cette nuit la plus longue de l'année est une tradition occidentale qui remonte à des temps très lointains et qui mélange de nombreux mythes et rites. Je trouve toujours cela tellement magique d'observer les symboles et les rituels qui traversent le temps pour illuminer le quotidien des hommes, des femmes et des enfants... quelques soient les crises ou les contextes sociétaux. Je pense aussi à la trêve de Noël dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale et au pouvoir de l'Amour que suscite souvent cette période, malgré la "cruauté naturelle" de l'Homme... 

Mais revenons à nos moutons...  ou plutôt à nos chèvres! Oui, peut être avez vous déjà vu ce genre de petites figurines en paille au pied des sapins décorés? 

 



On l'appelle Julebukk : la chèvre de Yule ! Ces petites chèvres étaient fabriquées avec les brins de blé au moment de la fauche d'automne (symbolique des offrandes des dernières récoltes). L'origine de Julebukk se perd dans la nuit des temps et pourrait rappeler les boucs tirant le char de Thor qui était très actif au moment de la fauche, mais dont le char disparait dans la période froide pour revenir de derrière l'horizon après le solstice. Mon Jules nous dirait qu'heureusement que Thor n'est pas là en hiver avec son tonnerre, on a déjà bien assez des tempêtes de neige ! Mais en Scandinavie et Finlande on retrouve encore une tradition liée à la chèvre. Un vieil "homme" barbu et encapuchonné de rouge, chevauchant ou tirant une chèvre vous dit peut être quelque chose ? Ou serait-ce plutôt un renne?

Il y avait alors certaines pratiques qui me font un peu penser à celles d'Halloween mélangées à celles du Père Fouettard : affublés de peaux de chèvres et d'un masque cornu en écorce de bouleau, les Julebukker allaient de porte en porte et recevaient des cadeaux partout où ils frappaient. Les habitants donnaient ces offrandes pour obtenir en échange la protection des Julebukker qui devaient tenir éloignés les fantômes et les esprits qui venaient tourmenter les vivants durant les longues nuits. Ceux qui ne donnaient rien n’obtenaient qu’injures et mauvaises blagues. De même, le Joulupukki, le Père Noël finnois portait le même costume et se comportait ainsi avec les enfants : punissant les mauvais et récompensant les bons... 

Aujourd'hui, l'heure n'est plus au chantages et aux menaces car Noël qui a, petit à petit, remplacé la fête du solstice, quelques jours après (avec la naissance de l'enfant Jésus et le partage des cadeaux) est une fête lumineuse et réconfortante. Et puis, la fée électricité étant aussi passé par là, nombreux sont ceux qui ne se rendent plus vraiment compte de l'impact des longues nuits sur notre organisme, puisque les villes et les logements tout illuminés ne nous laissent plus penser que la Nature, elle, est déjà endormie !

En parlant de lumière, c'est vraiment le sujet d'importance ici. Au solstice d'hiver, nous célébrons le cycle incessant de Vie, Mort et Renaissance en utilisant le feu comme allégorie du Soleil. C'est d'ailleurs de là que vient la tradition de la bûche (avant d'être roulée au chocolat ou en crème glacée!) : la mère de famille, la gardienne du foyer au sens propre comme au figuré (ici c'est moi!) éteignait tous les feux de la maisonnée vers minuit, en général, après que la bougie ou la bûche de l’hiver ait fini de se consumer. Quand tout était éteint, la femme rallumait les feux. Les boissons bues symbolisaient le temps qui coule et la viande au goût prononcé, la force (celle qui va permettre au Soleil de revenir). Et le lendemain matin, un tout nouveau Soleil (un enfant solaire?) renaissait et grandissait doucement, allongeant petit à petit nos jours, jusqu'au printemps.

Ici nous avons décidé de célébrer cette longue nuit de transition, comme le passage d'une année solaire à l'autre, en alliant ces différents symboles pour notre petit festival familial ! Nous irons donc dehors à la nuit tombée, sur un site très beau et très inspirant au dessus de chez nous, là où sont réunis une quantité considérable de menhirs. 


 

A la lueur de nos lanternes, nous décorerons le plus beau sapin là haut, puis nous attendrons la nuit noire pour éteindre nos bougies et redescendre à la maison nous régaler d'un délicieux plat de chèvre, que nous avons préparé à la ferme de nos amis chevriers, que nous partons bientot remplacer auprès du troupeau !

 


 

En ce qui concerne la tradition de l'arbre décoré, elle aussi remonte aux temps anciens et a voyagé à travers le temps et l'espace : de l'Arbre de Vie garni de fruits et de fleurs, il est devenu l'Arbre du Paradis décoré de pommes, jusqu'au premier sapin décoré dans la cour de Versailles et aujourd'hui les sapins de toutes sortes coupés en sapinière, synthétiques ou découpés dans du bois ou du carton... chacun a adopté ce symbole, au pied duquel nous recevons des présents. Cette année, avec les enfants nous avons décidé de ne pas le faire entrer dans notre maison, mais de reproduire la jolie fête que nous avions découvert dans un bel album d'Ernest et Célestine l'an passé... et que nous avions trouvé adorable !

 Et vous? est-ce que vous fêtez aussi le solstice ? ou bien êtes vous patients et attendez vous le jour de Noël?

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