La vannerie sauvage pour de jolis paniers rustiques épisode 3

 

Bonjour bonjour !

c'est gentiment installée dans mon jardin en plein soleil que je viens vous raconter la suite de cette série d'explications sur la vannerie sauvage comme je la pratique depuis l'an passé. Si vous arrivez tout juste par ici, vous pouvez lire les deux premiers épisodes ici et !

La dernière fois nous avons fixé les deux premiers morceaux du squelette de notre panier : celui qui représente la hauteur du fond à l'anse, et celui qui représente le pourtour. Aujourd'hui je vais vous montrer comment je monte les côtes de notre squelette... et oui ! cela ne ressemble-t-il pas à une cage thoracique ? 

En réalité, on utilise la même technique pour tailler ces côtes que pour réaliser la structure. Mais n'ayant pas pris beaucoup de photos la dernière fois pour l'étape où l'on fend la branche, je vais vous la détailler un peu mieux ici !

Tout d'abord, la première chose à faire est de venir positionner un troisième gabarit en travers (comme vous le voyez sur la photo ci-dessus) ce qui vous donnera la forme du plein de votre panier. Ici j'ai utilisé le même gabarit que pour le pourtour mais vous pouvez choisir de découper un demi disque ou quelque chose de plus rectangulaire... n'hésitez pas à vous préparer des schémas en amont. On fixe donc ce gabarit en trois points sur notre squelette : au milieu de part et d'autre du pourtour, et au milieu du fond.

Ensuite, il faut mesurer la taille désirée pour notre morceau, donc on va mesurer la moitié du pourtour, du milieu de l’œil du vannier au milieu de l’œil situé en face... cela nous permettra de réaliser les deux premières côtes les plus longues de chaque côté. En fait, pensez qu'on travaille toujours en symétrie par rapport à l'axe fond-anse qui se trouve au milieu : si on fait une côte à droite, on fait la même à gauche. Du coup on va utiliser une branche, toujours d'environ 3 cm de diamètre et toujours en noisetier, en châtaigner, ou même en frêne (c'est très souple et ils abondent par ici)... et on va la fendre en 2 !

Donc je me répète : on regarde "le sens du bois" en observant la branche dans sa longueur pour imaginer dans quel sens va sa fibre à l'intérieur (pour éviter de fendre dans le sens où elle vrille... ça, c'est difficile à raconter, il faut essayer, se louper et recommencer!). Ensuite on plante la lame bien au milieu avec le marteau...

 Et puis on joue du poignet tranquillement en vérifiant que ça parte bien droit...



 Attention les doigts... on y va doucement mais sûrement, il faut pas hésiter et surtout : rester concentrés !

Si on voit que ça part trop d'un côté, on appuie la lame sur le coté le plus fort...

Ensuite on 'capuse', on épluche... Ici encore on se protège, je vous montre le geste sur la petite bulle "vannerie" des stories "à la une" sur mon profil Instagram : la main qui porte le couteau ne bouge presque pas, c'est la branche qui va et qui vient sous la lame comme un rabot (d'où la nécessité de mettre une protection sur la cuisse comme je vous le disais la dernière fois!)

 

Comme pour la croix de base, on peut laisser l'écorce, ou bien l'écorcer si on veut un panier blanc. Le but est d'obtenir une tige d'environ 1,5 cm d'épaisseur sur environ 3 cm de large. Et puis on utilise le genoux pour assouplir et tordre la tige afin de lui donner une forme arrondie (plus ou moins, si on veut faire un panier rectangulaire on peut insister sur les angles... tout est possible, il faut essayer!)


Maintenant il faut tailler les deux extrémités en pointe afin de l'insérer sur le panier et de tresser dessus.

Il est maintenant possible de fixer cette côte on posant les deux pointes sous l’œil et en la fixant temporairement au gabarit avec un petit clou.

On procèdera de la même manière pour autant de côtes que nécessaire en travaillant toujours de manière symétrique par rapport à l'axe fond-anse. Par contre, vous vous rendrez vite compte qu'au bout de quatre côtes, l’œil ne permet plus de tout maintenir correctement. Il faut donc arrêter de monter des côtes et commencer à tresser avec un premier lien afin de maintenir l'ensemble. 

Voici comment réaliser un lien : on choisit la couleur et la texture qu'on désire... Si on veut quelque chose de brillant cuivré on choisira une amarine (saule), si on désire quelque chose de plus brun mat ou même blanc, on prendra de la viorne lantane. Si on veut un lien blanc il faut peler l'écorce de la viorne en raclant avec la lame comme le fait mon Jules ici... (pensez à retirer les nœuds en rabotant doucement avec le couteau, certains utilisent même du papier de verre pour poncer)


Ensuite on va fendre notre brin (quelque soit la variété on fait toujours de même). En fonction de l'épaisseur du brin de base on va le fendre en trois, en quatre ou en cinq car le but est d'obtenir des liens d'environ 3 ou 4 mm de large. Moi je fends toujours en quatre car je ne me suis pas encore fabriqué d'autres fendeurs, donc je m'adapte : je cueille seulement des branches de la bonne taille et j'égalise à la fin! On commence donc à fendre en deux avec le couteau sur environ 10 cm...

... puis en quatre, toujours sur 10 cm... (attention les doigts, il faut protéger la main qui ne porte pas le couteau)



Ensuite on enfonce le fendeur ...



Et on pousse tranquillement en veillant à aller droit pour que les quatre brins soient à peu près égaux (comme pour les côtes, si ça dévie on pousse du côté du brin le plus gros)

Arrivée là j'ai plus qu'à racler chaque brin pour obtenir de beaux liens bien fins et bien souples...

Comme pour les côtes, la main qui porte le couteau ne bouge pas, c'est le brin qui va et qui vient !

Quand le lien est bien fin (mon maître vannier me dit "papier à cigarette" mais bon... je dirai plutôt "papier aquarelle"... enfin j'vous laisse tester et vous verrez qu'il faut que cela soit le plus fin possible !) quand le lien est bien souple donc, nous pouvons enfin tresser !  Je dis "enfin" car c'est, de loin, la partie la plus douce et la plus gratifiante je trouve !


Dessus, dessous, dessus, dessous... il faut fixer nos premières côtes juste sous l’œil du vannier. Une fois que vous aurez fait quelques passages comme ici, vous pouvez recommencer à tailler des côtes les répartissant tout le long du gabarit, et en coinçant bien les extrémités pointues dans ce premier tressage.

Pour ceci j'utilise un poinçon (cela peut être un tournevis tout fin) afin de faire de la place à la prochaine côte...

N'hésitez pas, c'est bien solide !

Et voilà la place est faite pour la prochaine  côte !

Il ne faut pas hésiter à s'arrêter et regarder son travail de loin... c'est comme en peinture : prendre un peu de recul nous permet de voir où nous en sommes ! Si tout vas bien, on continue jusqu'à ce que tout le squelette soit complet !



Allez, c'est l'heure de faire une pause et de laisser toutes ces belles côtes sécher tranquillement en adoptant leur nouvelle forme... je vous retrouve bientôt pour vous montrer la suite et... la fin !

Charlotte Roman, Charlotte Rêve



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