La vannerie sauvage pour de jolis paniers rustiques épisode 4

 

Suite et fin de cette série d'explications sur ma pratique de la vannerie sauvage, si vous ne les avez pas déjà lus, les articles qui précèdent sont à lire dans l'ordre :

- épisode 1 : découverte des matériaux vivants et du matériel

- épisode 2 : montage de la base et fixation avec l’œil du vannier

- épisode 3 : montage du squelette, côte après côte...

Et à présent, le tressage, lien après lien : quand nous nous sommes quittés la dernière fois, je vous avais montré comment fendre un lien en quatre brins...


 et comment le racler (en toute sécurité)...

jusqu'à obtenir des liens fins et souples !

Le principe est très simple : comme pour le tissage, on passe une fois sous la côte, une fois sur la côte.

Il faut être délicat à chaque passage entre deux côte en pliant doucement comme sur la photo... et pas en tricotant depuis le bout du lien comme je me fatiguais à le faire au début !

 Il faut aussi veiller à bien serrer le tressage vers soi (vers l’œil du vannier donc). Pour être à l'aise et permettre de bien serrer l'ensemble, on travaille avec tout notre corps, bien assis, droit sur une chaise avec le panier serré entre les cuisses ...

 ... et le sourire aux lèvres bien sûr !

Quand on arrive au bout d'un aller, il suffit de tourner autour du pourtour du panier et de faire vriller le lien afin que le coté "écorce" soit toujours face visible, et c'est reparti pour le retour, dessus dessous etc


Autre détail : quand j'arrive au bout d'un lien, j'en racle un autre dans la foulée : il faut travailler au fur et à mesure sinon ce matériau vivant sèche et cela devient compliqué, il faut tremper les liens etc... 

 

Donc quand j'arrive au bout d'un lien et que le second est prêt, je reviens un peu en arrière de deux côtes en laissant l'extrémité du lien précédent et en poursuivant le tressage en le coinçant avec le nouveau lien... et régulièrement, je coupe les petits bouts qui dépasse !


Bon il faut aussi que je vous dise quelque chose... les pros qui mesurent chaque lien et pratiquent depuis des années n'ont surement pas ce problème, mais moi je travaille "a bisto de nas", à vue de nez...

 

Donc même si je vérifie régulièrement, que je serre bien ET que je travaille symétriquement par rapport à l'entre-toise qu'on a positionné au milieu (vous vous en rappelez ? ), je tresse un lien à gauche puis un lien à droite etc... et bien il m'arrive toujours la même chose : le tressage forme deux demies lunes de chaque coté, comme des joues, alors qu'il faudrait que cela se rejoigne de manière droite et parallèle comme ceci 

 

Cela dépend aussi de la forme du panier. Quand cela arrive, pas de panique il suffit de rectifier : au lieu de continuer à tresser lien après lien sur toute la longueur, il suffit de faire des allers-retours plus courts entre deux côtes, à l'endroit où on veut redresser le tressage...

Je continue comme ça jusqu'au bout en veillant à bien serrer et voilà, c'est fini !

J'espère que toutes ces explications vous ont plues et que cela vous donne une idée assez claire de ce qu'est cette manière de tresser des paniers ! 

Si jamais vous avez envie de vous initier ou le faire avec des enfants, mais que vous ne vivez pas dans un endroit où poussent les matériaux naturels, ou même si vous n'avez pas assez de temps à y accorder ou de force dans les mains... pour toutes ces raisons, je vous renvoie vers un ancien article "tutoriel" que j'avais fait avec mon fils Valentin à l'époque où j'étais dans ce cas ! c'était ici ...

Charlotte Roman, Charlotte Rêve 

Commentaires

  1. C'est magnifique ! Merci pour cette présentation en détail de ce beau travail de patience en lien avec la nature. La prochaine fois que j'utiliserai un panier, je penserai à tout le travail et aux arbres qu'il y a derrière.

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